Tête de Pont de Dornot :    L'armement des troupes d'Infanterie US

LES BLINDES US

Les Half-Tracks porte mortier :
   Le M2 Half-Track est modifié en Octobre 1941 pour pouvoir accueillir et transporter le mortier de 81 mm. Il porte le nom de "M4 81 mm Mortar Motor Carriage (soit MMC). Il était assigné aux compagnies de blindés d'Infanterie et de chars.
    Le positionnement du mortier devait être au centre du véhicule, la bouche vers l'avant. pour son utilisation, il devait être descendu du véhicule et installé au sol. Les équipages préferaient souvent l'installer bouche pointant vers l'arrière pour couvrir une éventuelle fuite en cas d'accrochage. Cette position fut tolérée mais jamais admise dans les manuels militaire.
   Le tir à l'intérieur du véhicule n'était pas très conseillé : le véhicule devait se positionner correctement, ce qui créait une perte de temps et un manque de discétion certain. mais surtout le recul du tir provoquait une déformation pouvant à la longue aller jusqu'au vrillage de la caisse.
   
La suppression des sièges à l'arrière permet la mise en place de rateliers pour les munitions (96 projectiles) De même le dessous des sièges servit à l'aménagement de rangement pour les munitions, las rations, etc...
   A l'extérieur de la coque, juste au dessus du train de chenilles sont fixés
(boulonnés) des rateliers à mines qui servirent plus souvent comme "porte-bagages" de sacs, de rations, et autres ...
  Pour sa propre défense, le Half-Track disposait d'une mitrailleuse sur rail

   Concernant les blindés Us présents sur la Tête de Pont, il faut comprendre que c'est une tentative de traversée de la Moselle. Une tentative tragique, certes, mais la vraie traversée de la rivière s'est faite non pas à Dornot, mais quelques kilomètres plus au Sud : A Arnaville.
   Le choix de Dornot n'a pas été un bon choix à la fois pour des raisons stratégiques, mais aussi pour des questions de configuration de terrain.   
   Les blindés en action à Dornot n'ont servi que d'appui d'artillerie à l'infanterie coincée sur l'autre rive de la Moselle.
Il s'agit essentiellement pour les chars de Tank Destroyers M10 qui sont restés sur les hauteurs de Dornot et et de semi-chenilles (Half-tracks) qui sont descendus dans le village, mais sans le traverser pour éventuellement arriver au bord de la Moselle, marécageuse à cet endroit.
   Les Half-Tracks étaient du type : porte-mortiers, transports de troupes et ambulance.

Ci contre : Le Half-Trak porte mortier avec sa mitrailleuse sur rail. (M4 A1)
Les rateliers à mines sont vides

 

En bas à gauche : M2 avec les rateliers garnis

En bas à droite M2A1

   Le M4 A1 est crée à partir de la caisse du M2A1.
Le plancher du véhicule ainsi que la base de tir sont renforcés pour permettre l'utilisation du mortier à l'intérieur du véhicule (même en marche). La nouvelle caisse permet en outre d'augmenter le nombre de munitiuons emportées.
   Il fut aussi créer un modèle M21 permettant le tir vers l'avant (seulement) et latéralement de 30° de chaque côté. ce modèle a été construit en très petite quantité (100 véhicules environ) et, ne plaisant pas, fut cédé à l'armée française .
Vue de la nouvelle caisse "tir vers l'avant"
 Détail du renfort permettant le tir du véhicule lui-même
   Les Half-Tracks transport de troupe :
   Au début le M2 half-track avait été conçu pour la cavalerie et des missions de reconnaissance. Il ne pouvait contenir, équipage compris que 10 hommes. Or une section d'infanterie compte 10 hommes plus le chef de section.
   De plus, le rail de la mitrailleuse fait le tour de la caisse et empêche la création d'une porte arrière permettant aux hommes de monter et de descendre dans le véhicule.

   Il fut donc créé une version mieux adaptée à son rôle de transport de troupe : c'est le M3.
    La suppression du rail de mitrailleuse et la création de réceptacle pour son installation, le rallogement à l'arrière du véhicule, la création de sièges supplémentaires, la suppression des armoires de rangement derrière la cabine de pilotage, font que la section peut monter à bord avec l'équipage propre du véhicule : 5 de chaque côté de la caisse et le commandant de section derrière la cabine.
   Derrière les sièges des hommes, armoires et rateliers sont crées. L'extérieur de la caisse s'enrichit d'écrous permettant la fixation de caisses, de sacs, de rations supplémentaires, etc
   Ce Half-Track transport de troupe a eu un grand succès et a été utilisé à toutes sortes de tâches diverses : transport de matériel, de munitions et même comme tracteur d'artillerie ( le H.T. avait d'ailleurs été crée pour cela !)

   Les Half-Tracks ambulance :
   L'utilisation du Half-Track ambulance était pour l'évacuation et le transport de blessés lorsque la zone était sous le feu de l'ennemi. Sinon se sera la Jeep ou l'ambulance classique qui auront ce rôle à jouer.
A gauche : Half-Track dans les rues de Dornot. L'imposante antenne radio laisse supposer qu'il sagit d'un véhicule '"commandant".
Ci-dessus : Vue de dessus du M3 T.T. On peut apprécier l'agencement. La mitailleuse est absente.
Ci-dessous : Une section complète en déplacement. On remarque tout le matériel emporté. La plus petite place est exploitée.
Le Tank Destroyers M10 :
   La guerre d'Europe dans laquelle vient d'entrer les USA impose aux troupes US de disposer d'un véritable tank chasseur de chars. Le Half-Track armé d'un canon de 75 mm ne peut pas suffire.
   En 1942, un chassis de char "Lee" est équipé d'un 105 mm mais le projet n'aboutit pas. Ce sont ensuite des essais avec un 76,2 mm sur chassis M4A2 : le fameux Shermann.
   Ce projet, baptisé T35 ne donne pas satisfaction et on procède à d'importantes modifications : Ouverture de la tourelle, amincissement du blindage. Le but est d'utiliser agilité, vitesse et force de frappe plutôt que lourdeur et lenteur de déplacement.
   Le Tank Destroyer M 10 venait de naître. Il a eu deux surnoms : "Wolverine" ou aussi parfois "Slugger"
   C'est un modèle fiable qui ne nécessita qu'une seule modification tout au long de la guerre : un changement de moteur. En effet, le Ford V8 développant 500 CV remplace les deux moteurs d'origine Général Motors developpant 375 CV à eux deux. (modèle M10 A1)

   Il se reconnait à sa tourelle ouverte, à l'espace plat à l'arrière de celle-ci, au contrepoids placé à l'arrière de la tourelle et à la forme trapézoïdale de cette dernière. Cette forme était sensée dévier les projectiles adverses qui frappaient le char.
   Le contrepoids de 1134 kg était indispensable car la longueur et le poids du tube du canon désiquilibrait la tourelle.
Half-Trak du département médical et servant ici au transport de brancardiers vers les lieux de combats.
CARACTERISTIQUES :
Longueur : 6,83 m                                   Poids à vide : 33 tonnes
Largeur : 3,05 m                                     Vitesse sur oute : 50km/h
Hauteur : 2,60 m                                    Vitesse en tout terrain : 32 km/h
Autonomie (route) : 320 km pour une consommation moyenne de 233 l aux 100 km 
Armement : En plus de l'armement individuel de l'équipage, un canon de 76,2mm avec une réserve de 54 obus, une mitrailleuse de toit Browning cal .50 avec 1000 cartouches
Ci dessus : le char "nu"
A droite : le char au combat. On remarque la mitrailleuse arrière et les protections supplémentaires rajoutées afin de compenser le blindage : sac de terre, rondin de bois, etc...
La tourelle et la coque sont pourvues de boulons permettant la fixation de plaques de blindage supplémentaires permettant éventuellement d'en faire un char de combat. Ces boulons serviront souvent pour la fixation de matériel divers.
   L'équipage est constitué de 5 hommes : 1 pilote, 1 co-pilote radio, 1 tireur, 1 second tireur chargé de la mitrailleuse, le tout commandé par le chef de char.
   Les obus tirés sont du type APCBC (Armor Percing Capped Ballistiques Cap) ; HVAP (Higt Velocity Armor Percing) et APHE (Armor Piercing Hight Explosive), tous à charge creuse et capable de percer de nombreux blindages jusqu'à 1200 m ( 102 mm à 900/1000 m) . Même le char allemand "Tigre" ne lui faisait pas peur. 
   La portée maximale est de 14 500 m à 792 m/s .

Ci-contre : Char M10 traversant un pont provisoire sur la Moselle


Ci-dessous : détail de la tourelle ouverte avec l'aménagement à l'intérieur de celle-ci.

Ci-contre : Le prototype du char "Lee" de 1942

Ci-contre : Le prototype du char "Lee" de 1942

Retour carte
Retour carte
Retour carte

Même s'il a un grand succès, le Char n'estpas sans défauts :
   La minceur du blindage (13 mm dessus et dessous, 25 mm latéralement et à l'arrière et 35 mm en frontal) le rend relativement fragile mais surtout sa tourelle ouverte le rend vulnérable surtout dans les combats urbains ou les zones boisées (partout où l'ennemi peut avoir une position en hauteur)
   la rotation de la tourelle est manuelle et il faut près de 2 minutes pour une rotation complète à 360°

S'il ne fut pas modifié, il donna par contre naissance à d'autres modèles : sans tourelle, c'est un engin tracteur pour l'artillerie lourde et équipé d'un canon de 90 mm c'est le M36.

La répartition que l'armée US a utilisé : Un bataillon anti-char (Heavy Tank Destroyers) comporte 3 compagnies de 12 chars chacune soit un toytal de 36 blindés M10 par bataillon.